LES FORTERESSES

On se croirait dans un petit restaurant de plein air à Téhéran. La frontière entre la scène et la salle est gommée, recréant la convivialité nécessaire pour entendre les récits enchevêtrés de la vie de trois sœurs nées au début des années 60 en Azerbaïdjan iranien. Elles déambulent parmi nous, font le bilan de leurs vies, faites de grandes joies et de grandes peines, d'enfance, de révolution, de mariage, de guerre ou d'exil. C'est de voir sa mère et ses deux sœurs qui ne s'étaient pas réunies depuis 11 ans, déambuler dans les rues d'Avignon, qu'est née en Gurshad Shaheman cette aventure folle et merveilleuse : venir elles-mêmes se raconter sur scène, en famille.

« Résonne longtemps cette phrase qui inspire le titre du spectacle : « Mon cœur est une forteresse de larmes, je ne peux pas l’ouvrir. » C’est pourtant bien ce qu’a réussi à faire Gurshad Shaheman, transformant le plateau en outil de démolition de toutes les forteresses qui s’érigent au cœur de nos vies. »
                                                                                                                                                      LES INROCKS